« La franchise est devenue une machine à recruter des chômeurs, et à aspirer leurs allocations, avec l’aide de franchisés en place qui sont rémunérés pour faire la promotion de l’enseigne auprès des candidats (…) ». Telle est la conclusion de l’enquête sur la franchise publiée dans le livre « VA-T’ON PAYER POUR TRAVAILLER »(*).
Le cas d’un franchiseur dont le contrat de franchise a été requalifié en contrat de travail
Un ancien franchisé a été condamné le 3 mai 2019 à rembourser à Pôle emploi les 63 000 € reçus en deux versements après que la cour de Cassation de Rennes a confirmé la requalification du contrat de franchise en contrat de travail.
Retrouvez les étapes qui ont conduit à cette condamnation : Pôle-Emploi récupère les aides versées à un franchisé
Le cas d’un franchiseur condamné plusieurs fois pour tromperie qui « chasse » les cadres au chômage
Dans le chapitre intitulé « Payer pour travailler, ou le dévoiement de la franchise » (**), Valérie Ségond a analysé différents réseaux de franchise. Elle résume ainsi son enquête :
« (…) la franchise s’est subrepticement transformée en machine à faire payer des droits d’entrée exorbitants à des cadres au chômage. (…) C’est bien l’explosion du nombre de cadres licenciés prêts à tout pour retrouver un emploi qui donne à la franchise cette étonnante résilience malgré la croissance atone. C’est ainsi qu’elle s’est transformée en habile attrape-chômeurs, comme le montre la mécanique fort bien huilée de la société X créée et installée en province.
Le vrai nom de la société X est parfaitement inconnu, jusqu’à ce que l’on se retrouve au chômage. Quel cadre dirigeant « en transition », comme on dit, qui poste son CV sur les sites Monster, CadreEmploi ou Apec, n’a pas reçu quelques heures plus tard ce mail: « Le groupe X, 1er réseau de …, recrute dans le cadre de son développement : Conseiller Indépendant. »
(*) « Va-t’on payer pour travailler ? » publié aux Editions Stocks en 2016, page 265
(**) « Va-t’on payer pour travailler ? » publié aux Editions Stocks en 2016, page 252