Publié le 18 octobre 2020
Monsieur le Président,
Depuis plusieurs décennies, vous, plusieurs responsables et proches de la Fédération Française de la Franchise faites la promotion de la création d’entreprise en franchise en utilisant un argument manifestement faux dont vous reconnaissez qu’il constitue « le premier attrait de la franchise ».
En effet, vous affirmez que la création d’entreprise en franchise est beaucoup plus sécurisée que la création d’entreprise isolée et vous relayez dans la presse des chiffres qui non seulement n’ont jamais été établis par aucune étude mais qui, en plus, ont été invalidés par plusieurs autres. Nous vous avons interpelé plusieurs fois afin que vous fassiez connaître les sources sur lesquelles vous fondez notamment les déclarations ci-dessous :
« En France, 90 % des entreprises en franchise sont encore en activité après 5 ans d’existence, le chiffre descend à 60 % pour toutes les entreprises confondues.” (Guy Gras, Président de la FFF)
« 80% des franchisés survivent au-delà de cinq ans contre moins d’une start-up sur deux. » (Véronique Discours-Buhot, Déléguée Générale de la FFF)
« Le taux de faillite en franchise est de l’ordre de 20% contre 50% dans le commerce traditionnel, notamment dans les cinq premières années de l’entreprise, qui sont les plus difficiles. » (Rose-Marie Moins, Directrice Développement et Promotion de la FFF)
« Lorsqu’on sait que 90 % des entreprises sont encore en activité après cinq ans d’exercice, la franchise est presque une réussite assurée. » (Carolina Gautron, responsable commerciale du Salon Franchise Expo Paris)
« Taux de réussite en création d’entreprise indépendante = 52.2% et Taux de réussite en franchise = 81.9% » (chiffres de la FFF d’après l’observatoiredelafranchise.fr)
Vous n’avez jamais donné suite !
A l’instar du président de l’International Franchise Association, nous soutenons que ces affirmations sont trompeuses et qu’elles induisent en erreur les candidats à la franchise. La preuve évidente de leur caractère délétère est que la tromperie sur la rentabilité se retrouve être le premier motif de litige invoqué par les franchisés plaignants !
Aussi, nous vous demandons de cesser de prétendre que la création d’entreprise en franchise est moins risquée que la création d’entreprise ex-nihilo.
Par ailleurs et afin d’empêcher les réseaux de franchise de tromper leurs futurs partenaires sur la rentabilité de leur concept, nous vous demandons d’entreprendre les démarches nécessaires pour imposer à tous les réseaux concernés par la loi Doubin de mentionner dans leur DIP la liste exhaustive des entreprises franchisées qui les ont rejoint au cours des 5 dernières années civiles révolues avec pour chacune d’elle, sa date d’entrée, les CA annuels réalisés et, le cas échéant, sa date de sortie du réseau.
Pour finir, nous vous demandons de lancer une étude pour comparer les taux de survie des entreprises créées en franchise et celles créées par des entrepreneurs isolés et d’en garantir l’impartialité des résultats.
Nous sommes convaincus que ces actions sont indispensables pour permettre à la franchise de redevenir un partenariat gagnant-gagnant qu’il n’est plus aujourd’hui qu’en théorie.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos respectueuses salutations.
Rodolphe GALY-DEJEAN
Pour le collectif qui soutient l’action du site franchise-et-transparence.fr