Cette semaine, je vous propose de découvrir un article du Wall Street Journal dans lequel Sarah Needleman fait l’inventaire des raisons pour lesquelles les futurs franchisés ne doivent pas se contenter des informations que les franchiseurs sont tenus de leur communiquer. Ils doivent non seulement en vérifier la sincérité mais surtout, aller bien au-delà des informations obligatoires.
Entre autre chose, la journaliste constate et déplore :
- l’absence d’obligation faite aux franchiseurs américains de fournir des indicateurs clés rendant compte des performances financières des points de vente franchisés. On rappelle qu’aux Etats-Unis, les franchiseurs sont tenus d’informer leurs futurs partenaires sur l’évolution des points de vente de leur réseau au cours des 3 dernières années. En France, les franchiseurs ne sont tenus d’informer les candidats sur aucun des deux points, ni sur l’évolution des points de vente, ni sur leurs performances financières,
- la tendance des franchiseurs à dissimuler des informations ou à communiquer des informations erronées à leurs futurs partenaires pour les inciter à signer avec eux,
- l’absence d’instance de régulation pour contrôler les documents d’information pré-contractuelle,
- la complexité et le déséquilibre croissant des contrats de franchise,
- etc,
L’article finit sur une note positive, l’histoire de deux franchisés qui à force de méfiance et de recherches, ont investi dans un concept qui leur permet aujourd’hui de s’épanouir et de rentabiliser leur investissement. Bonne lecture !
Consulter l’article original : http://www.wsj.com/articles/is-buying-a-franchise-riskier-than-ever-1408912041
Source : Wall Street Journal, le 25 août 2014
Auteur : Sarah E. Needleman, rédactrice adjointe chargée des petites entreprises
Devenir franchisé(e) : une opération plus risquée que jamais ?
Les critiques l’affirment : il est d’autant plus facile d’échouer une fois qu’on a signé son contrat de franchise qu’il était difficile de savoir ce qui se passait vraiment dans le réseau avant de signer.
La franchise n’a jamais été aussi populaire et, probablement, aussi risquée.
Au cours de ces dernières années, les gens se sont précipités vers la création d’entreprise en franchise convaincus que c’était un moyen plus simple d’entreprendre dans un contexte économique difficile. Mais dans le même temps, les juristes et les cabinets d’avocats spécialisés alertent sur les nombreuses difficultés qui sont apparues rendant la réussite en franchise beaucoup plus aléatoire. Selon eux, il devient de plus en plus difficile pour les futurs franchisés de se faire une idée juste de ce qui se passe dans le réseau qu’ils rejoignent avant de signer leur contrat. Ils ajoutent qu’une fois le contrat signé, les franchisés sont souvent pieds et poings liés, notamment quand ils veulent porter plainte contre leur franchiseur.
(…)
L’histoire de Martin Pollack et d’Adam Slack permet de se faire une idée des conséquences qu’une enquête bâclée sur un franchiseur peut entraîner. Tous deux projetaient d’acheter une franchise l’année dernière. Pour trouver les informations qui n’étaient pas divulguées, comme par exemple, les raisons pour lesquelles les anciens franchisés avaient fermé, ils ont multiplié les appels téléphoniques, les e-mails et les réunions. Le fait est que beaucoup de franchisés contactés leur ont dit que les informations fournies par le franchiseur étaient trompeuses et qu’ils peinaient à survivre.
Après un peu moins d’un an de recherche, MM. Pollack et Slack ont finalement opté pour la franchise de déménagement « Two Men and a Truck ». Ils ont investi environ 300 000$ pour ouvrir un point de vente à Alexandria. Ils projettent d’ouvrir deux autres points de vente dans la région de Washington au mois de janvier prochain et vont dépasser les 1.5 millions $ de chiffres d’affaires sur l’exercice 2014.
Avec le recul, M. Pollack considère que le temps et l’énergie dépensés par lui et son associé pour choisir leur franchiseur était un bon investissement et de conclure : « Si nous n’avions pas pris ces précautions, j’aurais perdu toutes mes économies ».
Sarah Needeleman est rédactrice adjointe chargée des petites entreprises au Wall Street Journal . Elle peut être contactée à l’adresse sarah.needleman@wsj.com.